Editorial : Digital, le secret de la résilience ?

Par Abdelhakim Benbouabdellah*

L’année 2020 sera, sans doute, pleine de défis : préservation de la dynamique de croissance du secteur, pour tous, et consolidation, voire augmentation des parts de marché, pour certains. Cependant, le plus important sera, à n’en guère douter, l’élargissement de la base des assurés, en puisant dans potentiel assurable et ce, par la diversification des produits, l’amélioration de la qualité de service et surtout par la mise en œuvre de nouvelles approches en direction des assurés existants et des prospects.

Ces enjeux, somme toute classiques, devraient s’avérer encore plus cruciaux. Et pour cause, le secteur des assurances qui a atteint, maintenant, un certain degré de maturité, se trouve confronté à l’impérieuse nécessité de la digitalisation 2.0 n’est pas une vue de l’esprit. Il est bien là et il faudra faire avec. Bien plus, s’y adapter pour se développer se maintenir. En effet, la technologie et les réseaux sociaux sont devenus indispensables, au quotidien. Celui des assurés n’est pas en reste, quand bien même il y a tendance, en Algérie, à se cantonner dans les minima, comme celui du degré d’adhésion des assurables qui se limite quasiment aux seules assurances obligatoires et pas toutes, en dehors de l’automobile qui se taille la part du lion !

Le secteur des assurances a enregistré une croissance positive, en 2019, montrant une résilience qui contraste avec la morosité qui a caractérisé des pans entiers de l’économie nationale, en général. Cependant, ce marché national dont les branches résultats continuent à être tirés par la branche (obligatoire) « automobile », est condamné à se ressourcer et à se redéployer pour se mettre dans les starting-blocks des vraies locomotives pouvant permettre la remise en marche d’une économie grippée par sa forte dépendance aux revenus des exportations des hydrocarbures t presque altérée, depuis la crise qui est allée en s’accentuant  depuis mi-2014.

Pour ce faire, le secteur des assurances doit poursuivre sa modernisation qui passe, nécessairement, par la digitalisation. Il s’agit, aussi, de donner davantage d’opportunités aux jeunes qui ont embrassés le numérique dont le mérite n’est plus à présenter dans l’émergence de  nouveaux métiers, y compris dans les assurances.

Par ailleurs, l’année qui vient d’être entamée devrait voir l’assurance islamique (Takaful) connaitre ses premiers pas en Algérie avec l’adoption future de textes de Loi régissant cette pratique dans tous ces volets. L’Algérie a cette chance d’intégrer le Takaful, dans son marché, avec un background de près d’un quart de siècle de pratique de l’assurance islamique de par le monde.

Cet apport, à tirer des expériences d’ailleurs et d’un benchmarking fait avec soins, sera utile aux assureurs, en leur évitant les travers connus dans les pays précurseurs dans ce domaines.les technologies de l’information et de la communication (TIC) devraient faire le reste.

L’année 2020 est celle de l’implantation de l’assurance Takaful. Connaissant le potentiel que recèle cette pratique spécifique de l’assurance en Algérie, cela ne sera pas sans conséquence sur les parts de marchés de l’assurance classique. Les zones de conforts qui se sont développées du fait de certaines pratiques éculées ne résisteront  à la lame de fond de la modernisation du secteur des assurances.

La jonction des forces jeunes et dynamiques et des technologies nouvelles ne manqueront pas de faciliter la vie des assurés. Bien plus, cette nouvelle dynamique ne devrait donner un visage nouveau aux assureurs et à l’acte d’assurer, en lui-même, en le débarrassant de toute pesanteur et tergiversation.   

*Secrétaire du CNA

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