Editorial : « Co-vider » les risques pandémiques

Par Abdelhakim Benbouabdellah*

Beaucoup de choses vont de travers, depuis quelques mois, sur la planète Terre. L’économie et les Finances vont avec et sont des signaux alarmants. Et c’et valable dans tous les pays et régions du Globe et à des proportions multisectorielles. Le monde des assurances n’échappe guère à ce dérèglement !

Pour la région MENA (Middle Eat and North Africa), la Banque mondiale a annoncé des prévisions de recul de l’activité économique de l’ordre de 4,2% en 2020, alors que cette même institution planétaire avait tablé sur une croissance de 2,4%. L’exact contraire dans la lecture des chiffres n’étonne point devant l’ampleur de ce que vit l’humanité entière, depuis quelques mois. En Algérie, patrie centrale de la partie nord-africaine de la région sus- mentionnée par la Banque mondiale, la pandémie Covid-19 a entrainé les prix du baril de pétrole, ressource écrasante des exportations algériennes, à des niveaux avoisinant ce même dernier chiffre qui colle à la crise pandémique.

Espéré pour osciller autour de la centaine de dollars pour permettre à l’économie algérienne un relatif confort, le prix du baril de pétrole ne verra le pays, à fin 2020, engranger qu’autour du tiers de cette estimation. Cruciale situation dans un contexte marqué par un arrêt quasi-total sur le plan économique, autant national qu’international.

Au fil de ces derniers mois et semaines, l’extraordinaire s’et fait ordinaire et le KO vide les sociétés économiques dont celles des assurances les plus OK, il y a à peine un semestre. La Covid-19 et passée par là et elle a tout l’air de persister à imposer sa loi et ce, quel que soit le sexe de ses victimes, ni le vocabulaire et l’orthographe qui l’accompagnent.

Un constat et universellement établi, ces derniers mois : il y a absence d’assurance spécifique pour constituer une véritable et efficace riposte face aux effets de la pandémie. Cela a fait l’effet d’un séisme, dans le monde des assurances. Si beaucoup d’entreprises, ici en Algérie ou à travers le monde, sont assurées contre les pertes d’exploitation (dans le cadre des dom- mages aux biens), cela et valable, néanmoins, sous certaines conditions. D’où, donc, des situations calamiteuses entre assureurs et assurés qui fissurent encore une confiance qui n’et pas toujours au rendez-vous dans les relations de ce duo.

Au pluriel !

C’et pourquoi, ici et ailleurs, le branle-bas de combat porte sur « le » produit à mettre en place pour éviter des crises similaires à celles que laisse déjà et que laissera encore cette pandémie. Il se situerait, selon certaines expertises, à mi-chemin entre les assurances contre les effets des Catastrophes naturelles (Cat-Nat) et les assurances contre les Émeutes et mouvements populaires ainsi que les actes de terrorisme et de sabotage (EMP/ATS), figurant parmi les risques les plus redoutés par les assureurs et les réassureurs car, même si leur survenance et aléatoire et imprévisible, leurs conséquences, pour leur part, sont des plus désastreuses.

La vie reprend son cours, timidement certes, et les assureurs, ici comme ailleurs, trouveront les parades nécessaires pour répondre aux besoins des assurés et faire, ainsi, face aux risques émergeants. À l’échelle internationale, et comme tout et bon pour attirer les touristes et, donc, de relancer le business-, il y a même des régions/pays qui ont allées jusqu’à proposer des mécanismes novateurs d’assurances, permettant un remboursement intégral de l’hébergement et du transport, si la péronne/touriste venait à attraper la Covid-19, durant son séjour. C’et, ainsi, le cas pour celui ou celle qui se rend en Elbe (Italie) où l’attend une police d’assurance inédite dénommée « ElbaOK », la première du genre anti-Covid-19. Et ce n’et qu’un échantillonnage de ce qui va être fait pour

« co-vider » les retombées pandémiques de leurs risques en recourant à l’assurance, à la coassurance et à la réassurance, ce qui ne manquera pas de sortir les Etats de leur solitude à prendre en charge tous les dégâts et les pertes économiques liés aux pandémies. Tout sera-t-il OK, après le KO et le vide ?

*Secrétaire du CNA

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