Editorial : Sortir du mono
Par Abdelhakim Benbouabdellah*
Réduites en peau de chagrin, depuis notamment la mi-2014, les recettes des exportations algériennes en hydrocarbures ont permis, néanmoins, à d’autres secteurs économiques nationaux de se relancer et de sortir d’une longue léthargie. Bien que reprenant, épisodiquement, quelques dollars de plus sur le baril, les prix du marché international de pétrole ne devraient plus être une référence unique à laquelle sont adossées les pulsations du pays. Cette crise financière vécue dans la difficulté de ces dernières années doit être en rup- ture de banc avec ses devancières, à l’image de celle de la seconde moitié de la décennie 80 du siècle et millénaire écoulé(s). En effet, des moments difficiles peuvent naître les solutions idoines.
Considérée quasiment mono-exportatrice, l’économie algérienne n’a pourtant pas autant d’appui sur les hydrocarbures que l’on a tendance à le croire. En effet, les recettes du pays sont loin d’être aussi colossales que celles de pays tels que l’Arabie Saoudite, etc. Il y en a même ceux qui sont dans la réflexion sérieuse de mettre un holà à leur dépendance totale au pétrole.
C’est le cas en Norvège où le Fond pétrolier de ce pays scandinave, plus gros fonds souverain au monde (854 milliards d’Euros dont les deux tiers sont placés en actions) alimenté par les recettes pétrolières de cet Etat nordique du Vieux Continent, préconise une sortie du domaine pétro-gazier ! Le but étant évidemment de réduire la dépendance – et, conséquemment, la vulnérabilité – du Fonds si la baisse des cours du baril de pétrole venait à perdurer.
Cette stratégie de sortie du mono à la diversification est une clé non seule- ment de sortie pour les générations actuelles mais aussi, et surtout, une garantie sans faille pour celles mon- tantes. D’où, à titre illustratif, cette in- contournable transformation digitale qui reste plus qu’un enjeu central pour l’économie nationale.
Cette topographie reste valable pour le secteur des assurances, intimement lié au reste de la finance nationale et internationale. En effet, le marché national des assurances reste fortement imbriqué avec la branche automobile qui continue à être ultra-dominatrice (autour des trois quart parfois) ce qui, comparé à la norme dans les pays où l’assurance et la réassurance sont très développés, constitue un déséquilibre et une menace constants sur le devenir non seulement du secteur mais, aussi, de franges entières de l’économie.
A ce titre, la capacité d’adaptation, l’élasticité et la résilience sont, au-delà de leurs champs directs sur la matière, des principes foncièrement économiques. Et, par voie de conséquence, tout à fait valables pour les assureurs et réassureurs dont le vecteur nova- teur est indiciaire, comme indiqué dans quelques-unes des pages du présent numéro de notre publication sectorielle. Aussi, le présent numéro de la Revue de L’ASSURANCE évoque, sommairement, les 20 ans d’existence du Conseil national des assurances (CNA), acteur parmi les acteurs d’un marché qui se veut au devant de la scène et de la vie quotidienne de nos concitoyens.
*Secrétaire du CNA
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