Éditorial: Le risque est là…

Le risque est là. Permanent.

Celui sismique l’est et le sera encore et toujours. Depuis l’entame de 2014, des tremblements de terre, certes pas de très grande intensité, ont été enregistrés, comme c’est le cas à Oran (magnitude : 4,3 au nord-ouest d’Arzew, le 20 mars), Boumerdes (magnitude : 4,5 au sud-est de Zemmouri, le 22 février), ainsi que d’autres (moins de 4 degrés sur l’échelle de Richter) à M’sila, Djelfa, Béjaïa, Aïn Defla, Sidi Bel Abbès, Jijel et Chlef.

Et ce, sans compter, toujours durant ce premier trimestre 2014, les dizaines de petites autres secousses entrant, toutes, dans le cadre des activités sismiques normales et incessantes.

Le risque est là. Guettant.

Il l’a toujours été pour le nord de notre pays, partie intégrante de la zone d’entrechoquement et de compression tectonique entre les plaques africaine et eurasienne. Cela dure depuis des millions d’années. Un ouvrage coédité par un groupe de chercheurs/spécialistes du Centre de Recherche en Astronomie Astrophysique et Géophysique (CRAAG) rappelle cet état de fait depuis le premier trimestre de l’année 1365, précisément le 03 du mois de janvier, qui a vu Alger quasiment détruite suite à un fort séisme. L’on y apprend que des tremblements de forte magnitude à l’image de celui d’El Asnam (actuelle Chlef), en 1980 et 1954, avaient été enregistrés dans cette même région que dans d’autres.

Le risque est là. Pesant.

Jusqu’à ce qu’il frappe. Et les exemples sur la survenance de risques et aléas naturels divers sont nombreux. Dans notre pays, les aléas sismiques et ceux liés aux inondations, aux glissements de terrains et aux vents violents et les tempêtes engendrées sont des plus récurrents. L’on se souvient, du fait qu’elles remontent à 2012 seulement, la vague de froid et les tempêtes de neige qui ont marqué les esprits, suivies peu de temps après par d’importantes inondations, dans la wilaya d’El Tarf notamment, n’ont pas vu les assurances jouer pleinement leur rôle et ce, essentiellement parce que très peu de souscriptions à l’assurance contre les aléas des catastrophes naturelles (Cat-Nat) ont été enregistrées.

Le risque est là. En mer Méditerranée.

Il est en profondeur (séisme) et en surface (directement ou indirectement –évaporation donnant pluies, induisant inondations-…). Peut-être moins que le sort qui attend certains des Etats insulaires risquant, carrément, la disparition, l’Algérie et de nombreux autres pays côtiers n’est certainement pas à l’abri des dangers qui viendront de la mer, surtout qu’adossée à des séismes, cette surélévation du niveau de la mer va peser lourdement…

Le risque est là. Certain.

Ce qui est également de l’ordre du quasiment sûr, c’est que le climat sur Terre se réchauffe de plus en plus et que la fonte de la calotte glaciaire du Groenland (confirmée par des scientifiques en mars 2014), comme la menace pesant sur l’Arctique et l’Antarctique, induiront, dans les décennies à venir, une hausse plus significative du niveau des océans et des mers rendant ainsi le risque de catastrophes naturelles de plus en plus probable.

Le risque est là. Menaçant.

La vigilance et la prévention doivent l’être tout autant. Et, c’est bien connu, la meilleure couverture contre ce risque demeure l’assurance contre les effets des catastrophes naturelles (Cat-Nat). Malheureusement, la réalité du marché national démontre que la Cat-Nat reste à un taux de souscription très faible : le degré d’adhésion à l’assurance Cat-Nat n’est que de 5,7% (le taux est de 5,2 pour l’immobilier ; 7,6 pour l’industrie et commerces). Sur la dernière demi-décennie (période allant de 2007 à 2012), le taux moyen n’atteint guère les 5% (il est de 4,7%).

Pourtant, pour les assureurs comme pour les assurés et le potentiel assurable, les niches sont immenses. Et les projections les concernant le sont encore davantage. Bien que des pôles modernes tels que ceux prévus à Sidi Abdellah, Bouinan, Boughezoul, Hassi Messaoud, et autres, prennent en compte toutes les considérations nécessaires, il y a lieu, néanmoins, de marteler que ces sites, ainsi que toute infrastructure -grande ou petite, publique ou privée, ancienne ou moderne-, sont à assurer -à différents niveaux et à différentes étapes contre les effets des Cat-Nat, qu’ils soient ceux induits par les séismes, les inondations, les mouvements de terrain, et les vents violents et tempêtes.

Le risque est là. Les pertes aussi.

A très grande échelle, quant forte survenance il y a ; et, quant couverture n’y est point.

Abdelhakim BENBOUABDELLAH

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