Éditorial: PME/PMI ; Entre necessité et préservation

Est-il nécessaire de rappeler l’importance du secteur de la PME/PMI dans une économie donnée ? Certainement pas.

Le programme quinquennal (2009-2014) de création de 200 000 PME/PMI en est la preuve. Reste la mise en place ou l’amélioration des outils favorables à une politique de promotion de la PME qui se fixe comme objectifs la sauvegarde, le renforcement et la modernisation des entreprises viables, mais aussi l’encouragement à la création de nouvelles entreprises sur des bases saines.

Ces entreprises évolueront dans un environnement local, voire même régional, en mutation et devront s’affirmer dans un environnement désormais mondial.

Toutes les parties pouvant concourir au soutien de cette stratégie globale sont appelées à le faire dans un cadre de concertation soutenue et conforté au préalable par certaines actions, comme le recommande le Conseil National Économique et Social (CNES) notamment l’identification des missions de l’ensemble des acteurs à impliquer dans la promotion de la PME ainsi que la définition de la nature de l’interaction qu’il y a lieu d’établir entre eux.
Le secteur des assurances est un partenaire incontournable de ce processus, comme outil de préservation et accompagnateur du secteur de la PME/PMI. Il y concourt étroitement en apportant des réponses d’ajustement aux préoccupations actuelles et en innovant pour accompagner le développement futur dans le domaine.

Le rôle de l’assurance ne doit pas se limiter uniquement aux produits proprement dits de couverture mais surtout, et en étroite collaboration avec les parties intéressées, à l’exemple du Conseil National Consultatif de la PME/PMI, veiller à mettre en place et développer une politique de prévention des risques qui est un élément majeur d’une gestion responsable de l’entreprise. A cet égard, le document unique sur l’évaluation des risques que doit réaliser chaque entreprise constitue un outil d’évaluation et d’aide à la mise en place d’une démarche préventive efficace.

C’est à ce niveau que nous  relevons une situation paradoxale : la gestion des risques devant être une vision centrale et stratégique pour l’entreprise mais elle demeure abordée par défaut, car le risque est latent et invisible. Il existe là où nous ne l’avons pas anticipé.

Les entreprises moyennes, n’étant pas assez sensibilisées au sujet, demeurent avec des approches très lacunaires. Nous avons de nombreux exemples de PME/PMI qui ont mis la clé sous la porte après un sinistre incendie ou un accident grave d’un salarié qui a eu pour conséquence l’inculpation pénale du dirigeant. Même sur les risques naturels, le cas d’une PME qui avait l’habitude de stocker ses données essentielles au sous-sol. Une inondation a eu lieu, détruisant ses données, et l’entreprise ne s’en est jamais remise.
La réalité a montré qu’en cas de sinistres, l’entreprise pouvant se retrouver dans une situation très préjudiciable : arrêt de l’activité, dégradation ou destruction de matériels ou de locaux, faillite, etc. Ceci est d’autant pénalisant que les contrats d’assurance souscrits ne couvrent pas ces pertes d’exploitation, en particulier lorsque l’état de catastrophe naturelle n’est pas déclaré.
L’actualité récente nous montre que les risques, naturels soient-ils ou autres,  sont pratiquement sous-estimés, mal évalués et parfois même ignorés par les entrepreneurs parce qu’ils n’y ont pas été confrontés ou n’accordent pas ou peu d’importance aux mesures préventives qui pourraient être mises en œuvre.  
Généralement, les entreprises se dirigent en priorité vers leur assureur et tentent de se couvrir avec des polices d’assurance et par la suite essayer de se conformer à la règlementation (incendies, maladies professionnelles…). Une évaluation rigoureuse des risques est un métier.
Au-delà de la couverture contractée, les entreprises doivent adopter une démarche prudentielle et préventive en s’inscrivant à leur tour dans une démarche de collaboration avec les assureurs appelés à développer de nouveaux produits alliant souplesse et prise en charge et prenant en considération les contraintes des entrepreneurs.
Ce serait le prélude d’un rapprochement pour la mise en place, par la mise en commun des moyens, d’une réflexion et du développement autour de la prévention.

Abdelhakim BENBOUABDELLAH

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