Éditorial: Cat-Nat et économie de demain
Si le climat de février représente dans la mémoire algérienne habituellement un amalgame de froideur pluviale, d’un côté, et les chaleureux rayons de soleil, de l’autre, ce mois a défrayé la chronique en cet an 2012 dans la majorité des localités du nord algérien ou la neige est restée, des jours durant, seule maitresse à bord.
Les retombées d’un tel climat sont nombreuses, à commencer par l’économique et ce pic d’inflation (hausse mensuelle frôlant les 10%, plus précisément 9,34%, comparativement au même mois en 2011). Les prix à la consommation ont flambé durant cette période de froid.
Au fil des jours donc, la joie des enfants a laissé place au doute et à la douleur des adultes face aux dommages engendrés par la vague de froid sans précédent. D’importantes pertes sont enregistrées en amont et en aval.
L’assurance a-t-elle pesé de tout son poids sur ces événements, et l’a-t-elle fait sur ceux qui ont suivi juste après –inondations, dans la wilaya d’El Tarf notamment, et glissements de terrain- ? Pas tout à fait, en raison essentiellement du peu de souscriptions à l’assurance contre les aléas des catastrophes naturelles.
Pourtant, partout ailleurs dans les pays développés et dans beaucoup d’entre ceux en voie de l’être, la survenance de catastrophes naturelles amène systématiquement les assureurs et réassureurs au devant de l’actualité. Des centaines d’évènements sont répertoriés annuellement par les assureurs et réassureurs à travers tous les continents. Séismes, tsunami, tempêtes et inondations sont en tête de liste des « ennemis » de ladite assurance Cat-Nat.
En 2011, à l’échelle mondiale, les dégâts et dommages économiques des catastrophes naturelles ont atteint un niveau record : 380 milliards de dollars. Aux assureurs, elles ont coûté 105 milliards de dollars, selon le bilan élaboré par le premier réassureur mondial, Munich Ré en l’occurrence.
Atteindre un rythme constant de croissance économique exige un intérêt de plus en plus important à des secteurs mieux porteurs demain qu’aujourd’hui. Il y a, en effet, une tendance certaine à ce que les éléments axiaux du développement économique des temps présents ne soient plus tout à fait les mêmes durant les décennies à venir, comme en témoigne les changements technologiques et techniques assez rapides enregistrés notamment durant le dernier demi-siècle. Qui eut cru, en effet, que le monde serait « mis en toile » dans un méga-gigantesque réseau des réseaux d’ordinateurs ? Personne, bien sûr, avant que l’humanité ne fasse sa révolution du savoir après avoir mené deux sanglantes guerres mondiales.
La révolution attendue pour les prochaines décennies est celle de voir le monde faire passer des secteurs -tels que les services financiers, banques, assurances, biotechnologies, numérique, aéronautique, services éducatifs et à la personne, santé, tourisme, environnement, et autres- au premier plan de l’économie à l’échelle planétaire. Et, de la sorte, préparer l’avenir qui n’appartiendra point aux industries lourdes monopolistiques -à l’image de celle des hydrocarbures, ressource qui se raréfie de plus en plus, selon les experts du domaine-.
Mais pour que tout développement et mue pareille puissent réellement se concrétiser, il est évident que nécessité se fera de plus en plus ressentir de gérer et maîtriser de meilleures façons les catastrophes naturelles, en s’assurant préalablement contre leurs effets et en luttant contre les causes qui renforceraient éventuellement leur survenance.
Abdelhakim BENBOUABDELLAH
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