Éditorial: Il y a de la marge
Quand on sait que les trois cinquièmes de la production nationale des assurances est détenue par seulement un septième des wilayas du pays (dont la part du lion revient à Alger, principal pôle économique national, avec les 2/5èmes du chiffre d’affaires global du secteur), il est légitimement réaliste de croire que la marge de développement des assurances en Algérie reste importante.
Il est clairement établi que le potentiel du marché national reste énorme et qu’il ne reste aux acteurs du marché qu’à trouver les différentes niches de développement concernées.
En partant du fait, tout aussi avéré, que, tout au long de ces dernières années, la part de la branche automobile représente la moitié (part oscillant autour de 50%) du chiffre d’affaires du marché national des assurances, il est tout aussi clair, quand on fait une lecture comparative avec les marchés développés un peu partout à travers la planète, que les autres branches demeurent à booster, à commencer par les assurances de personnes dont la part reste scotchée aux alentours de 5% à 7% seulement. Il est connu que, dans les marchés développés, les assurances de personnes (ou plus communément dénommées assurances vie) sont le véritable moteur de croissance sectorielle.
Bien que notre pays ait pu placer onze des sociétés de son marché des assurances dans le Top 100 des compagnies africaines les plus importantes en termes de chiffre d’affaires, il n’en demeure pas moins qu’aucune d’entre-elles n’arrive à se hisser dans le Top 10 continental qui reste très largement dominé par les compagnies sud-africaines. En effet, les compagnies du pays de feu Nelson Mandela occupent les sept premières places de ce classement africain, tel qu’établi par le magazine Jeune Afrique. La performance sud-africaine est résumée dans ce qui suit : les trois quart (3/4) de la production des assurances sur le continent reviennent à l’Afrique du Sud. Seul le leader du marché algérien figure dans le Top 20 (15ème place du tableau).
Partant de ce qui est énoncé plus haut dans ces colonnes, il y a réellement de la marge pour que les sociétés algériennes fassent des bonds importants dans ce classement continental lors des prochaines années et décennies. Mais cela ne peut passer sans un véritable développement des assurances de personnes, clé de toute réussite fiable à ce propos. L’Algérie est, certes, l’un des pays les plus compétitifs d’Afrique mais, son secteur des assurances, jumelé à une diversification plus large de son économie, peut lui permettre de se placer aisément sur le podium. En effet, et bien que notre pays soit très loin de l’Afrique du Sud, il reste, néanmoins, possible d’espérer qu’à l’avenir, les trois autres pays qui nous surclassent aujourd’hui à l’échelle du Top 5 africain, à savoir le Maroc, l’Egypte et le Nigeria, ne sont guère irrattrapables.
Abdelhakim BENBOUABDELLAH
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