Éditorial: Prévention fondée sur la connaissance

Il nous a été donné l’occasion de lire dans les colonnes de la presse nationale, au lendemain du terrible accident de train de la banlieue algéroise, des témoignages de témoins oculaires dont l’un a donné froid dans le dos.

« […] Il y avait un incessant va et vient dans les minutes qui ont suivi l’accident […] tous les présents sur place sont restés groggy pendant presque une demi-heure sans que personne ne sache quoi faire […] » a déclaré, en effet, en substance un témoin sur place (propos rapportés en page 09 du quotidien El Khabar, daté du jeudi 06 novembre 2014).

Certes, ce témoignage est un peu exagéré caricaturalement, probablement du fait que son auteur soit l’un des passagers victimes de ce triste accident, mais, il est tout de même utile de s’attarder un peu sur la nécessité de savoir pourquoi la réaction globale ne soit pas aussi rapide, non pas de la part de la protection civile et des autorités concernées qui ont réagi dans les minutes qui ont suivi l’accident, mais, surtout, des victimes elles mêmes qui sont, à en croire ce témoignage, restées comme figées parce que, tout simplement, les réflexes de survie et de conduite à tenir à la survenance d’accidents et de catastrophes, naturelles ou non, ne sont pas suffisamment ancrés dans les mentalités de nos concitoyens.

Les bons réflexes ne peuvent s’instaurer du jour au lendemain. Ils s’acquièrent au fil du temps. Longtemps considéré comme préoccupation de seconde zone, il est essentiel, aujourd’hui, de se mettre au diapason de ce qui se fait de mieux à ce propos, à travers le monde.

En 2005, près des deux tiers des Etats ont adopté à Kobe (Japon) un plan décennal (dénommé Cadre d’actions de Hyogo) pour la réduction, de manière substantielle, les pertes en vies humaines et les dommages subis par les collectivités et les pays sur le triple plan social, économique et environnemental à cause des catastrophes.

Nous sommes en 2015. Ce plan décennal est censé avoir atteint son principal objectif qui est la réduction des pertes, notamment humaines. Evidemment, seule une étude à l’échelle onusienne ou autres cadres mondiaux peuvent établir ce type de bilans.

Ce qui est sûr, c’est qu’à l’échelle nationale, et en dépit des efforts consentis par-ci par-là, notamment dans le cadre des conditions à mettre en place pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), beaucoup demeure à faire : veiller à ce que la réduction des risques de catastrophe soit une priorité nationale (notamment de l’Education nationale); améliorer les systèmes d’informations sur les risques et les alertes rapides ; instaurer une culture de la sécurité et de la résilience ; réduire les facteurs de risques dans les secteurs clés ; et, enfin, renforcer la préparation pour une meilleure intervention. En somme, la prévention doit être fondée d’abord sur la connaissance et le savoir. D’où l’impératif de voir s’engager le système éducatif : de la tendre enfance à l’université.

Sur ces grands axes, tous autant prioritaires les uns que les autres, le chantier est encore vaste pour être mené à terme.

Bien que les bilans chiffrés du marché national des assurances, qu’ils soient annuels ou décadaires, soient en croissance, le plus souvent à deux chiffres, il reste que d’autres vecteurs de ce secteur et de son environnement, direct et indirect, ont encore des marges à combler pour que la progression et le développement souhaités puissent être inscrits dans les mêmes durées mais, cette fois-ci, projetés vers l’avenir.

Abdelhakim BENBOUABDELLAH

Please wait while flipbook is loading. For more related info, FAQs and issues please refer to DearFlip WordPress Flipbook Plugin Help documentation.

REVUE DE PRESSE