Éditorial :Aléas climatiques et de santé

Par Abdelhakim Benbouabdellah*

Les feux de forêts qui se sont déclarés, dans une quinzaine de wilayas d’Algérie, durant l’été 2021, ont été d’une singulière violence, au regard de leur intensité et des dégâts humains et matériels engendrés. La réparation de ces dommages met une nouvelle fois les pouvoirs publics sur le devant de la scène. Et pour cause, dans la plupart des cas, les dégâts engendrés touchent à des patrimoines non couverts par l’assurance. Ce qui implique que l’État va devoir mettre la main à la poche, cette fois encore, pour indemniser les sinistrés. Comme cela a été le cas, lors de précédents évènements similaires dus à des catastrophes de grande ampleur (séismes, inondations, etc.). Et au vu de l’ampleur des dégâts en cet été 2021, la facture sera sans nul doute élevée. Outre l’indemnisation des sinistrés, les pouvoirs publics ont aussi la charge de réhabiliter les espaces urbains ou ruraux, ravagés par les flammes. Les dégâts au niveau rural sont, de loin, les plus importants.

Des efforts colossaux sont, certes, fournis à divers niveau, autorités et citoyens à la fois. Cependant, le volontarisme de l’État n’arrange pas trop les choses du point de vue assurantiel. D’où la relance du débat autour de l’impératif de s’assurer et de l’opportunité, entre autres, de trouver les moyens permettant l’ancrage et l’amélioration du taux de pénétration de l’assurance agricole. Pour certains, il devient impératif de mettre en place un modèle d’assurance contre les effets des catastrophes naturelles dont celles d’origine climatique. Même si les avis sont partagés par rapport à la question, une chose est, néanmoins, sûre : le Trésor public ne pourrait et ne devrait continuer à supporter, seul, le poids des pertes qu’occasionnent, chaque année, les incendies dont beaucoup relèvent de la sphère économique et devant être, par conséquent, nécessairement couverts par les assureurs.

D’autres poids budgétaires sont quasi-exclusivement supportés par le Trésor, comme cela est aussi le cas du système national de santé dont le financement repose essentiellement sur la dépense publique. Les mécanismes financiers traditionnels sur lesquels repose le système de santé, dans notre pays, ont atteint leurs limites, du fait de la poussée démographique et du caractère éculé de certains paramètres de calcul des frais de soin et de médicaments. Nonobstant le cachet social constitutionnellement établi sur lequel s’articule la santé en Algérie, la sonnette d’alarme est tirée sur les déficits qui marquent les Caisses publiques qui soutiennent le système de santé. Une fois encore, l’apport des Assurances de Personnes (AP) du marché économique assurantiel dans le financement de la santé est revenu au centre du débat. En effet, à la faveur d’une réflexion lancée par le ministère de la Santé sur la réforme du système de santé, le marché national des assurances commence à être perçu en partenaire. En optant pour une « couverture sanitaire universelle », les pouvoirs publics aspirent à garantir l’accès à tout citoyen aux soins de santé dans le secteur public et le privé et ce, de manière juste et équitable. Le fondement de cette réforme est que l’Algérien n’est pas assuré en qualité de fonctionnaire ou de commerçant mais en tant que citoyen.

En voulant procéder à la redistribution, de manière juste et équitable, du rôle social de l’État, les promoteurs de cette réforme mettent en avant un nouveau mécanisme qui devrait permettre aux assurances économiques d’être partie prenante dans cette nouvelle configuration du système national de santé.

Les acteurs du marché national des assurances, pour leur part, s’attèlent à cette réflexion, depuis quelques années, sur la trajectoire à donner à l’assurance maladie, afin qu’elle remplisse pleinement son rôle dans la régulation du système de santé.

*Secrétaire du CNA.

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