RELANCE DES GRANDS PROJETS MINIERS ET INDUSTRIELS

Éditorial : Assurer la Transition

L’Algérie est à un carrefour décisif de son essor économique. Le pays est animé par un désir ardent de se hisser au rang des économies émergentes. Cette ambition repose sur une stratégie audacieuse de diversification économique, visant à affranchir le pays de sa dépendance historique aux revenus pétroliers, tout en encourageant l’épanouissement de nombreux secteurs hors-hydrocarbures. C’est dans cette quête de transformation que s’inscrit la résurrection de mégaprojets, dans les domaines minier et industriel.
En effet, comme relevé lors de la réunion du Conseil des ministres, tenue à l’entame de la deuxième dizaine du mois de mars 2024, il est impératif de faire avancer au mieux les projets miniers structurants et de respecter les délais de réalisation qui lui sont préalablement fixés. Le Président Tebboune, avait précisé le communiqué du Conseil des ministres, a ordonné au Gouvernement de « coordonner et d’intensifier les efforts à travers un suivi assidu des projets, et d’aplanir toutes les difficultés auxquelles ils font face. »
Toutefois, ces projets de grande envergure ne se déploient pas sans risques. Ils défient les équilibres fragiles et font face à des incertitudes considérables, notamment en matière de sécurité, de stabilité économique et environnementale. C’est, là, que se révèle l’importance cruciale du rôle des assureurs. En tant qu’architectes de la gestion des risques, ils sont appelés à jouer un rôle pivot, dans la sécurisation de ces investissements de grande envergure. Dans un contexte où les enjeux revêtent une gravité particulière, cette capacité à anticiper et à maîtriser les risques devient essentielle, afin d’assurer la pérennité et le succès des entreprises impliquées.
Parallèlement à ces évolutions, le paysage financier algérien connaît, lui aussi, des transformations notables grâce à la politique d’inclusion financière impulsée par l’État. Ainsi, la Bourse d’Alger tente d’émerger en l’un des piliers essentiels de la croissance économique, offrant aux entreprises un accès aux capitaux indispensables à leur expansion et à leur développement. La cotation en Bourse de quelques-unes des grandes institutions financières algériennes, en 2024, témoigne de l’engagement du pays à renforcer son marché financier et à encourager la participation et l’engagement d’atouts économiques.
Dans cette optique, les assurances jouent un rôle crucial en fournissant une source de liquidités stable et prévisible au marché financier. La présence d’assureurs solides inspire confiance aux investisseurs, favorisant, de la sorte, les investissements à long terme. De plus, l’ouverture partielle du capital des compagnies d’assurance en Bourse, bien que limitée, à ce jour, à une seule compagnie, ouvre, néanmoins, de nouvelles voies d’investissement, dynamisant le marché boursier et contribuant à son élargissement, même futur.
La synergie entre le secteur des assurances et la Bourse d’Alger peut favoriser leur développement mutuel. Bien que le secteur des assurances en Algérie soit encore en phase de croissance, son expansion pourrait soutenir la Bourse d’Alger en attirant un plus grand nombre d’entreprises et en introduisant de nouveaux indices boursiers…
Assurer la transition… C’est garantir l’avenir. Dans cette vision, les assureurs se positionnent en tant que catalyseurs de progrès, offrant non seulement une protection contre les risques mais, aussi, en nourrissant la dynamique d’un marché financier croissant. Leur rôle, central dans la sécurisation des investissements et dans la stimulation de l’activité économique, miroite un avenir prometteur pour l’Algérie, où la diversification économique et la consolidation du marché financier se croisent pour forger une voie vers la prospérité durable de notre pays.

Par Abdelhakim Benbouabdellah

Secrétaire du CNA