Editorial : L’assurance d’une formation

Par Abdelhakim Benbouabdellah*

Dans un marché où les produits, les marchés et les clients, la technologie et les moyens de production se transforment à la vitesse grand V, la formation continue est un gage essentiel de compétitivité et de pérennité pour toute entreprise.

Les connaissances accumulées dans les entreprises, qu’elles soient acquises par la voie de la formation professionnelle continue ou par l’expérimentation, sont devenues des ressources stratégiques et le véritable capital des entreprises.

L’idée que la création de valeur repose avant tout sur l’investissement dans la connaissance amène à reconsidérer les conclusions de la théorie financière en matière de gouvernement des entreprises.

Or les caractéristiques des entreprises de l’économie de la connaissance invitent à revoir cette théorie et mettent au premier plan la nécessité de gérer efficacement les savoirs.

En Algérie, comme ailleurs, l’organisation traditionnelle des entreprises en différents secteurs

(Administration, Production, Commercial, Juridique, etc.) s’appuie, en partie, sur les différentes

sciences auxquelles doit faire appel une société pour pouvoir se développer et prospérer. D’où l’impératif de former continuellement.

Car, faudra-t-il le rappeler, les experts définissent les «Sciences de l’Entreprise» comme la somme des savoirs et de toutes les matières (sens intellectuel) et spécialités nécessaires à la vie d’une société et rattachés à l’ensemble de ses secteurs. Ces savoirs et matières doivent nécessairement être maîtrisés par l’entreprise. Car, sans cela, l’entreprise ne peut devenir et rester performante, encore moins prospérer.

Actuellement la formation est l´un des piliers fondamentaux du bon déroulement de l´exercice de la fonction. Elle s´inscrit dans le cadre de la réussite des objectifs de l´entreprise ; dans la perspective où nous affrontons une nouvelle ère de développement caractérisée par une multitude de défis économiques et commerciales qu’imposent les phénomènes de la mondialisation, du libre échange, de la libéralisation, de la concurrence, de la compétitivité et du partenariat.

Les entreprises dont les produits et services sont moins compétitifs risquent d’être écrasés par celles dotées d’un savoir faire intelligent et offrant des produits et services répondant aux attentes de la clientèle cosmopolite.

C’est pourquoi la distribution des produits d’assurance par les compagnies d’assurance et leurs intermédiaires engendre d’importantes responsabilités en matière d’obligation d’information et de protection des clients.

C’est justement à ce niveau que l’on peut constater, depuis quelques temps, tout l’intérêt porté à la formation dans le secteur des assurances en Algérie, notamment durant ces toutes dernières années qui ont vu naître, entre autres, des centres de formations internes aux sociétés d’assurance elles-mêmes ainsi de l’Ecole des hautes études en assurances (EHEA) dont la première promotion est fraîchement sortante. Ces efforts sont venus se joindre à ceux déjà fournis dans le cadre des formations assurées par l’Institut algérien des hautes études financières (IAHEF) et par l’Institut supérieur d’assurance et de gestion (INSAG), entre autres. De la formation d’un nombre relativement faible pour le domaine des assurances, il est déjà projeté, rien que pour la seule nouvelle grande Ecole qu’est l’EHEA, d’atteindre le millier de nouveaux diplômé(e)s annuellement…

Il est clair, par contre, que sans formation spécialisée pour chacun des maillons du métier d’assurance, espérer un développement rapide et réel reviendrait à attendre un fleurissement de roses dans l’eau de mer, comme le suggère si bien un adage bien de chez-nous…

Il est tout aussi clair qu’en sus des formations prodiguées en assurances de dommages et en assurances de personnes -avec toutes les spécificités des unes et des autres-, c’est surtout des mises à niveau pointues de segments d’autres savoirs et connaissances, sur les modes et les outillages nécessaires, qui s’imposent également d’elles-mêmes. C’est se qui se définit par «perfectionnement». Pour être efficace, la formation doit y être martelée, continue et toujours à la pointe des nouveautés en la matière.

La réussite d’un secteur économique ne se mesure pas à la sensation de ne pas peser une once. Il s’agit, surtout, de faire du chiffre d’affaires, diront les plus cartésiens. Et pour cela, un secteur orphelin de son vecteur formation ne fera de chiffre que pour moins de l’ancienne unité de masse. Sans formation, point d’amélioration de la prestation ; sans cette dernière, point d’augmentation des souscriptions et, par voie de conséquence, le chiffre d’affaires en pâtit. Si l’économie, selon le keynésianisme, se résume à la finalité de servir l’homme ; l’assurance, elle aussi, ne devrait pas déroger à la règle. Et pour être au service de l’assuré – et du potentiel assurable -, il y a lieu d’investir d’abord et davantage dans la formation. Toute force de vente commence là. Précisément par cela.

* Secrétaire du CNA

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