Editorial : Corporate

Par Abdelhakim Benbouabdellah*

L’assurance industrielle et l’industrie de l’assurance ont un défi commun à relever : sortir du dualisme et aller vers des assurances d’entreprise à même de permettre une véritable industrie assurantielle. Les produits d’assurances d’entreprises, dits Corporate, peuvent-ils se poser en carburant du développement du marché national des assurances et les acteurs de ce dernier adaptent-ils leurs offres en fonction des attentes de leurs clients et du potentiel exitant ? La prospective et-elle mise en levier du management, à la fois des assureurs et desdits grands assurés ?

Même si cela semble être le cas, dans certains marchés développés où l’engineering tire, avec les assurances vie, vers le haut, des chiffres d’affaires faramineux. Ce n’et pas tout à fait le cas, en Algérie. Illustration, pour la période 2015/2016 : dans la région Middle Eat North Africa (MENA), à laquelle appartient notre pays, c’et le quatuor Turquie, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis et Iran qui s’accapare près de 70% de la production du marché des assurances de cette partie géographique du monde. L’Algérie  et  à  peine  à  2%,  alors  que l’Egypte et au double et le Maroc au triple de ce taux.

La comparaison serait plus vertigineuse si nous venions à comparer notre marché avec un autre quatuor, celui qui plane au niveau du peloton du marché mondial, à savoir les Etats Unis d’Amérique, le Royaume Uni de Grande Bretagne, la Chine et le Japon.

Par voie de conséquence, nul besoin de dessin : le marché algérien a, encore, d’énormes pas à faire en vue de se positionner à la jute valeur de son potentiel et de ses réelles capacités. Des experts les situent entre quatre et cinq milliards de dollars US.

L’on ne peut, de peur d’échouer avant même d’entamer ses premiers pas dans un projet, faire fi du formidable potentiel du marché national. Surtout, l’on ne peut continuer à se focaliser sur une branche, l’automobile pour ne pas la nommer, qui ne devrait être qu’une branche et pas la racine, le tronc et toutes les bifurcations et autres extrapolations d’un arbre, pour l’heure, au stade d’arbuste. Pour un marché ambitieux, une branche auto cahoteuse devient plus qu’un élément de blocage. C’et une vraie métastase contreproductive, à la fois, pour le marché et pour l’économie nationale dans sa globalité.

Sans être conscient des excellentes opportunités qu’offre le marché et du fait indéniable que le business se fait, en bas comme en haut de la pyramide, il sera difficile d’aller dans la direction d’une dé- marche économique entrepreneuriale et de se frayer sa voie, aussi sinueuse et infime soit-t-elle, sur le chemin de la réussite et du développement. Extrapoler sur de prétendues embuches et sur des incapacités de façade à ne pouvoir apporter réponses à des attentes n’et guère constructif.

L’historique, relativement récent, du marché national des assurances ne manque pas de haltes et de facteurs de relance dont le volet supervision, via la Commission de Supervision des Assurances (CSA) ; la révision du dispositif régissant les règles prudentielles des sociétés d’assurances (marge de solvabilité et représentation des engagements réglementés); la diversification et densification du ré- seau de distribution à travers les cour- tiers, les agents généraux et la bancassurance ; la création et l’encouragement de nouveaux organismes et instances, comme le FGAS et le BST, ainsi que l’agrément de nouvelles sociétés/compagnies, filiales spécialisées en assurances de personnes dans le cadre de la séparation entre les assurances de dommages et les assurances de personnes.

*Secrétaire du CNA

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