Éditorial: Le réveil national attendu
Par Abdelhakim Benbouabdellah*
La crise s’installe. Pas seulement en Algérie mais, à l’échelle planétaire. À hauteur de 62 milliards de dollars (USD), à fin 2019, les réserves de change, selon la Banque d’Algérie, devraient s’établir, à fin 2020, autour de 51,6 milliards USD. Cependant, ces prévisions annoncées, à l’entame de l’année double vingt, risquent de tourner au grès des tendances de la crise pétrolière mondiale qui aura, à coup sûr, un sérieux impact sur l’économie algérienne. Davantage encore que ce qu’a charrié la crise de 2014.
Et pour cause, la pandémie du Covid-19 qui a induit de multiples « quarantaine», y compris économique -au vu de la fermeture en chaine des frontières de la quasi-globalité des pays dans le monde, dont l’Algérie-, et venu plomber davantage une situation déjà complexe.
Cependant, si les superpuissances économiques mondiales sont dans des réalités et des projections de récession et au bord du gouffre, des économies longtemps fragiles, comme celle de notre pays, pourraient, cependant et paradoxalement, trouver, enfin, le bout du tunnel pour se (re)construire et sortir de la dépendance totale à la mono-exportation. Pour cela, il et nécessaire, pour ces dernières, de trouver l’équi- libre entre confinement imposé par le Coronavirus pandémique et renforce- ment de la main-d’œuvre dans certains secteurs névralgiques pouvant se constituer en véritables locomotives, comme l’Agriculture, les PME-PMI, etc.
Le secteur des services ne sera pas en reste, en dépit des coups sérieux qu’il prendra, dans un premier temps. Entre autres, le secteur des assurances qui devrait trouver les voies et moyens de sortir de cette crise avec le moins de dégâts possibles, voire même maintenir un équilibre et une progression de son chiffre d’affaires global. Ce qui, évidemment, sera extrêmement difficile.
Aujourd’hui, dans un environnement hautement interconnecté -livraison à domicile ayant explosé ces dernières semaines, en témoigne un peu partout à travers le monde-, l’activité en temps réel et appelée à s’accélérer davantage, marché des assurances y compris. Une activité, ainsi axée sur le numérique, permettra un meilleur essor aux assurances, d’autant plus que les réseaux ne sont plus retreints aux mêmes traditionnels appuis. Cela, quand sera, évidemment, surmontée la crise pandémique. Ainsi, aux cyber-at- taques, devra être opposée la cyber-assurance.
De plus en plus, la dématérialisation, l’automatisation et la robotique prendront le dessus, en jouant des rôles primordiaux et centraux. Evidemment, cette situation va charrier avec elle de nouvelles vulnérabilités auxquelles les assureurs seront appelés à répondre par des couvertures innovantes, tout en inscrivant leurs efforts dans la durabilité et l’efficacité.
Le potentiel existe et c’et ce qui va per- mettre au marché national, dans son ensemble, d’aller vers la performance. Car, suivant le constat d’aujourd’hui, et avec près d’un quart de milliard de dollars de chiffre d’affaires, le leader du même marché national des assurances et très loin du Top des compagnies du continent et de celles de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord). Comme pour l’ensemble de l’économie algérienne, un éveil national et attendu. Il devrait être multisectoriel.
*Secrétaire du CNA
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