Editorial : De l’agressivité commerciale en quelques clics

Par Abdelhakim Benbouabdellah *

Imaginez que pour l’équivalent de la contenance d’un stade de football de 28 000 places, soit presque la moitié des gradins du stade olympique «5 Juillet» d’Alger, seule une agence d’assurance est à la disposition de ce potentiel assurable.

A ce rythme, et pour que ledit potentiel soit mu en assurés, il faut un passage de presque une centaine de personnes/jour pour une souscription, durant presque la totalité de l’année et sans discontinuité, pour que cela puisse se réaliser… Autant dire, qu’il est difficile d’imaginer défiler des dizaines de personnes par jour dans chacune des agences d’assurances existantes actuellement. Il est, donc, aisé de conclure que le réseau de distribution des assurances est encore à des niveaux faibles dans notre pays. C’est l’une des amères vérités qui font que le secteur des assurances n’arrive pas à atteindre le chiffre d’affaires qui devrait être le sien, au vu des capacités potentielles du marché.

Pour parvenir à cet objectif de doubler, voire même de tripler l’actuel chiffre d’affaires du secteur, il y a lieu, au préalable de se mettre au niveau de la moyenne mondiale en terme de réseau, à savoir une agence pour près de 5 000 habitants.

Par conséquent, et pour ce faire, il est impératif de multiplier les capacités de l’actuel réseau de distribution en Algérie par cinq, voire six…, la moyenne actuelle étant d’une seule (01) agence pour 28 000 habitants.

Reste à déterminer quels sont les canaux les mieux indiqués, à ce propos, car, le sens empirique d’agence n’est plus suffisant pour cerner le développement du réseau de distribution aujourd’hui.

Certes, agir pour mieux développer le secteur des assurances ne peut se faire uniquement sur ce volet. Néanmoins, force est de constater que c’est surtout sur le réseau que gravitent tous les autres efforts à fournir (marketing, communication de proximité, qualité de service et de prestation, amélioration de l’indemnisation, etc.).

Bien plus que cette proximité, les assureurs du marché national sont dans le défi de rapprocher encore leurs compagnies et produits des assurés et assurables via les nouveaux moyens privilégiés que sont les technologies avancées et le digital.

Des sociétés ont commencé à le faire et c’est tant mieux. D’autres ne s’y sont pas encore mises et c’est préoccupant, non seulement pour leurs chiffres d’affaires mais, aussi, pour les assurés eux-mêmes. Tout dépend de la volonté d’améliorer, de (se) développer, d’innover…

En somme, être agressif commercialement, et cela peut se faire, dans les temps modernes, par de simples touches, de simples clics…

* Secrétaire du CNA